Alex Ganglo, le « Monsieur cuir » franco-béninois

Article : Alex Ganglo, le « Monsieur cuir » franco-béninois
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21 février 2018

Alex Ganglo, le « Monsieur cuir » franco-béninois

La relation qu’entretient Alex Ganglo avec le cuir ne date pas d’hier. Dès son jeune âge, il customisait avec du cuir les bijoux qu’il recevait en cadeau parce qu’il les trouvait alors trop simples. Lorsqu’il a fallu se mettre à l’art et au design, le choix de cette matière lui est donc apparu comme l’évidence même.
La démarche artistique de cet artiste parisien porte en elle une ambivalence incarnée d’un côté par son africanité et d’un autre par l’empreinte occidental.
Ses œuvres sont faites d’un polissage raffiné, d’un savoir faire évident et d’une sobre originalité.

Des visages et des masques

Que l’on ait toujours résidé en Afrique, que l’on y ait grandi, que l’on y soit simplement né ou que l’on l’ait découverte au cours de sa vie, le lien qui vous lie à ce continent, vous le ressentez avec une intensité plus ou moins forte à un moment où un autre de votre existence. Il faut dire qu’il ressemble à un cordon bien robuste auquel peu d’afro-descendants échappent.

« J’ai connu l’Afrique tardivement, après mes 18ans », dit-il avec un pincement au cœur.
C’est peut-être pour cela qu’une fois le retour tant désiré aux sources effectué, Alex Ganglo n’a plus voulu se séparer de ses racines. Le seul moyen d’y rester attaché fût peut-être d’emporter avec lui un bout de chaque pays à travers les magnifiques masques qui font aujourd’hui partie intégrante de son parcours d’artiste.
Certains de ces masques (ceux de sa collection privée) ont pour lui une valeur spirituelle certaine; et en Afrique, les esprits font partie de ces choses que l’on ne monnaie pas. Il y a aussi des masques que l’artiste met en vente, ces derniers sont souvent exposés ou confectionnés sur commande.

« Les masques de la collection privée d’Alexandre Ganglo ne sont pas à vendre, Il ne vend pas ses esprits ».

Fang (Cameroun), Dan Bassa (Côte d’ivoire), Léga, Luba, Pendé, Fan-Iké, Songye (RDC), Ponou (Gabon), Dogon (Mali), Yoruba, Idona (Nigéria)… Il fait régulièrement le tour de ces contrées et y recueille leurs masques, leurs visages, leurs histoires. Au fil des voyages, ces gens sont devenus la famille de l’artiste à travers l’Afrique.

www.ganglo.com

Sur le site de Ganglo, il n’est pas question que de masques. L’artiste a plusieurs cordes à son arc et la base ici, c’est encore et toujours le cuir. Il s’invite à dans toutes ses créations, mais sous des formes joliment variées.
Tableaux, accessoires, blousons et vélos en sont revêtus avec une précision et une finition puristes.

Ce qui attire l’attention parmi le lot d’articles que confectionne Alex Ganglo, ce sont certainement les vélos customisés au cuir. Chacun d’eux est un modèle unique, fruit d’un travail laborieux et chronophage. Ils sont « entièrement gainés, jointés et collés à la colle extra forte vinylique puis cousues à la main » et sont tout simplement beaux.
Ils font partie de ces objets dont la mateur et la simplicité inspirent sans difficulté aucune le luxe. On a d’ailleurs autant envie de les accrocher dans son salon que de les pédaler dans la rue.

Les bombers ganglo sont des pièces phares de sa collection de blousons. Ils sont confectionnés en cuirs noirs essentiellement, mais peuvent prendre diverses couleurs selon les commandes de la clientèle. Taillés dans des modèles épurés et dotés d’une fermeture éclair aux mailles particulièrement grosses, ils lui ont valu d’importantes collaborations dont celle avec la Maison VENTCOUVERT.
Au-delà des classiques androgynes, ces modèles sont déclinés en slyles divers de telle sorte que femmes et hommes puissent séparément s’y retrouver.
Quand aux accessoires, les plus connus sont les pochettes « coup de poing » qui tiennent leur nom des 4 fentes accrochés à la partie arrière et qui permettent de les porter à la manière d’une bague.

 

Le spirituel, le style et le design laissent à présent place à l’émotivité. Ce sont les tableaux qui portent ce côté plus intime de l’artiste.
Le cuir est bien entendu encore présent. Il représente cette fois-ci un support sur lequel les états d’âmes d’ Alex Ganglo se matérialisent par le biais de la peinture. Les formes sonts parfois indéchiffrables de part leur abstraction mais parfaitement identifiables à cause des couleurs. Un doux régal pour les yeux.

 

Une expo-vente dont les dates et le lieu exacts seront communiqués via ses réseaux sociaux est prévue pour Mai 2018. Soyez donc à l’écoute si vous êtes à Paris ou dans les environs. De belles choses sont prévues pour l’occasion 😉 .

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